“Sa Magesté le Moi, héros de toutes les rêveries comme de tous les romans” est fondamentalement lié au leurre et à la méconnaissance.
Freud : Le créateur littéraire et la fantaisie in L’inquiétante étrangeté et autres essais).
“Cet intérêt du moi est une passion dont la nature était déjà entrevue par la lignée des moralistes où on l’appelait l’amour-propre ...”
Lacan : La chose freudienne
in Écrits, t. 1, p. 238)
"Le moi est une instance de l’imaginaire, au sens lacanien, ce qui permet de faire du lien avec les autres mais en même temps est du domaine de l’illusion.
Le moi est une fiction, une fiction nécessaire, mais dont on doit avoir conscience que c’est une fiction et qui se joue réellement sur un autre horizon que celui du moi. Le plus important, - il faut remonter au terme allemand dont se sert
Jung - le soi-même et le soi, tel que
Jung l’a pris dans la philosophie indienne, c’est-à-dire en tant que “Je est un autre”, pour reprendre la formule de
Rimbaud. En allant vite, ce qui nous fonde réellement, c’est l’altérité.
in
Ecrire le moi aujourd’hui
Les Cahiers de l’APA
n° 36 novembre 2007
Pour éviter la confusion entre les deux référence au Moi, il faut préciser que le Moi n'est que la moitié du Sujet (de la raison).
Le Moi n’est pas le garant de la bonne foi / pacte de la parole ; le Moi = dialectique de méconnaissance, de dénégation et d’aliénation narcissique.
“Je pense que l’hermétisme de
Lacan est dû au fait qu’il voulait que la lecture de ses textes ne soit pas simplement une “prise de conscience” de ses idées. Il voulait que le lecteur se découvre lui-même comme sujet de désir, à travers cette lecture.
Lacan voulait que l’obscurité de ses Écrits fût la complexité même du sujet, et que le travail nécessaire pour le comprendre fût un travail à réaliser sur soi-même.”
Michel Foucault : Dits et écrits, t. IV
(p. 205)