“La littérature [est] une patiente série de tentatives pour faire tenir un mot derrière l'autre en suivant certaines règles définies, ou, plus souvent, des règles non définies ni définissables, mais qu'on peut extrapoler d'une série d'exemples, ou encore de règles qu'on s'invente pour l'occasion : c'est-à-dire dérivées d'autres règles suivies par d'autres écrivains.”
Cette définition dit en partie ce que l'on fait pendant les séances d'un atelier d'écriture. Les règles définies appelées “consignes” (proposées par l’animateur) et éventuellement les “contraintes” (proposées par le groupe) stimulent paradoxalement l'imaginaire. Et si les exercices ne sont que des pré-textes ils n'en sont pas moins nécessaires pour que l’on puisse combiner des variations autour des thèmes proposés.
De l’écriture plurielle à l’écriture de soi signifie que l’on s’exerce à la transitivité de l’écriture. Ecriture plurielle parce que nous écrivons en groupe avec des contraintes communes et utilisant un bien commun : le langage et des textes d’auteurs.
Les hypothèses que l’on expérimente :
Le roman comme laboratoire du récit : Michel Butor / Répertoire 1. “Alors que le récit véridique a toujours l’appui, la ressource d’une évidence extérieure, le roman doit suffire à susciter ce dont il nous entretient. C’est pourquoi il est le domaine phénoménologique par excellence, le lieu par excellence où étudier de quelle façon la vérité nous apparaît ou peut nous apparaître ; c’est pourquoi le roman est le laboratoire du récit.”
La transmission / Jacques Hassoun : Les contrebandiers de la mémoire (1994)
“S'approprier une narration pour en faire un récit, tel serait peut-être le parcours que nous sommmes tous appelés à effectuer.”